Laurence Thériault

Ma démarche de recherche-création consiste en une revalorisation des rôles menés par des femmes ou des personnes féministes qui ont participé à transformer les visions de la société occidentale, et ce, depuis notamment la première vague du féminisme. À partir de mes limites en tant que femme blanche hétéronormative, j’effectue des recherches sur les objets de la culture populaire (romans, magazines, images photographiques, œuvres cinématographiques, documentaires, œuvres visuelles), qui mettent en valeur des histoires fictives ou vécues. Il s’agit, pour moi, de réinterpréter ces objets et d’offrir un autre point de vue critique au-delà de celui de ses créateur-rices. Les matériaux de mes œuvres deviennent des « pièges » pour attirer l’attention du/de la spectateur-rice. Ils sont au service de ce point de vue que je cherche à transmettre. Les objets culturels évoluent comme des outils ou des moyens pour poser un nouveau regard sur les enjeux liés à l’histoire des féminismes tout en mettant en valeur les figures qui ont fait émerger des prises de position, des phénomènes.

Multidisciplinaire, je joue de l’attirance vers un corps nu, un symbole à partir d’une image de la femme qui servait à incarner une vision dépassée, en ouvrant les sous-thèmes qui s’y raccrochent, dont la représentation des différents rôles et positions que la société a accordée aux femmes au fil des diverses époques. Tous les éléments de mes œuvres se veulent symboliquement, formellement et visuellement  surprenants et agissants. En somme,  je tente de rappeler  l’importance de la participation individuelle et collective dans les mouvements sociaux et historiques qui ont mené à transformer la condition humaine dans une visée plus équitable.